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Actualités 2016

Mardi 26 juillet 2016

Océan Austral : Rapide évolution

Une moitié de ciel gris, une moitié de mer grise et des vagues écrêtées par une solide brise d'Ouest.

C’est le quotidien dans l’Océan Austral, ...lorsqu’il fait beau ! Photo Nicolas Metzl (LOCEAN).

Au terme des échanges de l’atelier thématique "Interactions à l’interface Océan - Atmosphère - Cryosphère dans l’Océan Austral / Observation, modélisation et analyse d’impacts", qui s’est tenu lors des 12èmes Journées Scientifiques du Comité National Français des Recherches Arctiques et Antarctiques (CNFRA) organisées du 25 au 27 mai à Villeurbanne (Université Claude Bernard Lyon1), une lettre prospective a été rédigée grâce à l’intervention des nombreux scientifiques réunis et représentant quasiment tous les grands secteurs de recherche concernés. Pas moins de 45 communications ont d’ailleurs été présentées à une centaine de participants. Un échange de haute tenue auquel Yvan Griboval, notre Président, nouveau membre du CNFRA, a assisté en spectateur passionné et attentif. Voici un extrait de cette lettre prospective.

"Le système climatique austral a rapidement changé aux cours des dernières décennies : réchauffement régional de l’atmosphère ; réorganisation des vents associés à une intensification du mode climatique "annulaire austral" ; réorganisation spatiale de la glace de mer ; acidification ; réchauffement et désalinisation océanique ; réduction de la population de krill ; fonte de certains glaciers flottants ; accélération de l’écoulement d’importants glaciers de l’Antarctique de l’Ouest et de la Péninsule.

 

Ces changements du système climatique austral ont un impact planétaire. Par exemple, les changements océaniques peuvent affecter la capacité future de l’Océan Austral à absorber la chaleur et le carbone atmosphérique et, in fine, sa capacité à faire tampon au changement climatique. L’Océan Austral absorbe en effet à l’heure actuelle environ 50% de carbone océanique anthropique et plus de 75% de chaleur océanique anthropique. L’évolution du bilan de masse du continent antarctique a un impact majeur sur l’élévation future du niveau des mers. C’est une des incertitudes principales dans les prédictions de l’impact sociétal du changement climatique associé à la montée des océans. Il est suspecté que de tels changements ont eu lieu dans le passé en réponse à des forçages naturels paléo climatiques, engendrant des déséquilibres majeurs du climat terrestre. Il est urgent de comprendre les évolutions actuelles, forcées aujourd’hui par des phénomènes anthropiques, à la lumière des évènements paléo climatiques.

 

Les changements atmosphériques, océaniques et de la cryosphère sont intrinsèquement couplés / inter-reliés et doivent être abordés conjointement. Ceci représente un défi majeur pour les recherches en Antarctique, car la région d’étude à traiter pour aborder l’ensemble du système s’étend sur une large gamme de latitudes, des régions subtropicales jusqu’au Pôle Sud. En ce sens, la France a un atout majeur et unique pour étudier le système climatique austral, avec une distribution historique des bases nationales permettant un suivi  pratiquement continu du Nord au Sud en Antarctique de l’Est : depuis l’Ile de la Nouvelle Amsterdam à 37ºS, jusqu’à la base de Dôme C, à 75ºS. Cette distribution des bases offre un potentiel de suivi du système climatique au passage des divers fronts océaniques, jusqu’aux côtes de l’Antarctique, puis sur l’ensemble du continent (côte, plateau et transition entre ces deux zones).

 

Nous considérons que ce potentiel unique de la recherche française doit absolument être reconnu et valorisé. Pour avancer dans la compréhension du système climatique austral et sur son impact planétaire, il est urgent de soutenir des projets intégrateurs, interdisciplinaire,. Les projets devront associer l’ensemble des composantes du milieu (océan, glace, atmosphère) car le système ne peut être compris que s’il est étudié dans sa globalité. L’analyse des processus et des variations récentes devra être mise en perspective par rapport aux données anciennes, paléo climatiques.

 

L’Antarctique de l’Est (45°O - 168°E) représente un laboratoire naturel extrêmement intéressant pour une telle analyse intégrée du système climatique austral. La région et les océans qui l’entourent offrent une large gamme de régimes dynamiques, avec des régions présentant des extrêmes en terme d’intensité de courants et de turbulences océaniques et atmosphériques, associée à une vive activité biologique (Crozet, Kerguelen). Les interactions air-océan-glace sont intenses dans cette région clé pour la formation d’eau de fond et pour les écosystèmes (zone marginale des glaces, Terre Adélie, Glacier du Mertz).

 

Enfin, bien que supposée stable, la calotte de l’Antarctique de l’Est présente un potentiel de contribution à l’élévation du niveau des mers largement supérieur au reste du continent. L’accès unique de la France à ce vaste laboratoire naturel austral permettra de répondre à un ensemble de questions urgentes…

 

Dans ce cadre, l’existence de moyens humains pérennes permettant des observations y compris en hiver doit être soutenue. Or, il existe en France une importante communauté, active aux hautes latitudes australes, avec une grande diversité d’approches reconnue sur le plan international. Nous souhaitons que soient favorisés des lieux et des moments de discussion au sein de cette communauté, afin de faire émerger et de soutenir des projets de recherche ambitieux."

 

 

Retrouvez le compte-rendu complet des 12èmes  Journées du CNFRA

Mardi 24 mai 2016

Journée Mondiale de l’Océan le 8 juin à l’UNESCO

Pour la troisième année consécutive, la Commission Océanographique Intergouvernementale de l'UNESCO (COI-UNESCO) et la Plateforme Océan et Climat, dont OceanoScientific est membre, organisent un cycle de conférences à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Océan le 8 juin à l'UNESCO à Paris.


Cette journée débutera par des animations et un Open Campus à destination du jeune public (scolaires) sur la thématique du plastique en mer et du Climat, puis se poursuivra par des conférences ouvertes au public sur les enjeux Océan et Climat.

De la COP21 à la COP22, cette journée permettra de poursuivre la mobilisation pour faire reconnaitre le rôle essentiel de l’Océan dans la machine climatique pour intégrer l'Océan dans la mise en oeuvre de l'Accord de Paris.

 

Découvrez le programme détaillé

 


 

Mardi 19 avril 2016

Brise australe à la Maison des Océans

Mercredi 13 avril : Yvan Griboval, Président de l’association OceanoScientific, a présenté la Campagne OceanoScientific dans le grand amphithéâtre de l’Institut Océanographique, à la Maison des Océans de Paris. Photo OceanoScientific

Mercredi 13 avril, l’Institut Océanographique - Fondation Albert 1er, Prince de Monaco a accueilli le scientifique Hervé Claustre et l’explorateur Yvan Griboval à la Maison des Océans de Paris dans le cadre de son cycle de conférences mensuelles. Tous deux ont présenté deux volets des ”Nouveaux mode d’observation de l’Océan Austral” qui baigne le continent antarctique. Hervé Claustre, Directeur de recherche au sein du Laboratoire d’Océanographie de Villefranche-sur-Mer (CNRS) a tout d’abord présenté l’importance du courant circumpolaire antarctique dans la machine climatique générale. Il a ensuite détaillé les différents outils pour recueillir des informations afin d’étudier les phénomènes océanographiques. Un des principaux outils est le flotteur profileur du programme Argo. Ce flotteur effectue des plongées jusqu’à 1 500 à 2 000 mètres de profondeur. Durant sa plongée, il collecte automatiquement des données de plusieurs paramètres dont ceux de température et de salinité. A son retour à la surface, il les transmet automatiquement par satellite aux centres internationaux. De nouveaux flotteurs, plus sophistiqués : les biogeochimical-Argo permettent désormais d’étudier la chlorophylle a (Chl a), qui est la principale forme de chlorophylle présente chez les organismes (phytoplancton) qui mettent en œuvre la photosynthèse. Ces données collectées par les flotteurs sont ensuite comparés aux calculs établis par les satellites. C’est un élément essentiel pour comprendre les échanges de CO2 à la surface de l’océan. Après l’exposé scientifique détaillé de Hervé Claustre, Yvan Griboval a présenté la Campagne OceanoScientific et ses expéditions programmées avec un voilier sur le trajet Cape Town à Cape Town, autour de l'Antarctique. Ce voilier est équipé d’un OSC System, un matériel unique de collecte automatique de données scientifiques de qualité à l’interface océan - atmosphère, puis de transfert automatique de ces données par satellite toutes les heures à la plateforme dédiée de la communauté scientifique internationale (CORIOLIS). Les expéditions se feront à la fois durant l’été austral (décembre - février), mais également durant l’hiver austral (juin - août). Première expédition en décembre 2017.

 

Lundi 18 avril 2016

Le GIEC place l’Océan au cœur de ses préoccupations et décide de lui consacrer un Rapport Spécial

 

Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), réuni à Nairobi du 11 au 13 avril lors de sa 43ème session plénière a fixé son programme de travail pour le 6ème cycle d’évaluation. L’Océan y tient une place prioritaire avec un Rapport Spécial qui sera consacré aux interactions entre le climat, l’Océan et la cryosphère. Une belle réussite pour la Plateforme Océan et Climat, dont OceanoScientific est membre.

 

Ce Rapport Spécial sur l’Océan qui constituait un des axes majeurs du plaidoyer de la Plateforme Océan Climat, a été demandé officiellement au GIEC par Monaco en février 2015, lors de sa 41ème session. Pendant plus d’une année, la Plateforme Océan et Climat réunissant, en amont de la COP21 de Paris, près de 70 acteurs internationaux du monde scientifique, de la société civile et du monde économique a soutenu cette proposition en développant une série d’initiatives autour de ce plaidoyer.

 

La Journée Mondiale des Océans organisée le 8 juin 2015 conjointement avec l’UNESCO a marqué par l’ampleur de la mobilisation une étape importante pour les enjeux Océan et Climat. « L’Appel de l’océan pour le climat » lancé à cette occasion a recueilli plus de 30.000 signatures afin d’engager les Etats signataires de la Convention Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques à placer l'océan au cœur des enjeux climatiques.

 

Les actions se sont poursuivies pendant la COP21 avec plus de 70 événements organisés sur le sujet, et en point d’orgue le Forum Océan et Climat, l’inscription de l’océan dans le préambule de l’Accord de Paris, et la signature par 22 pays de la déclaration « Because the Ocean » appelant à un Rapport Spécial sur l’Océan.

 

La Plateforme Océan et Climat se réjouit de ce travail conduit en partenariat avec Monaco, le gouvernement français, et de grandes organisations scientifiques internationales prestigieuses. La réalisation par le GIEC d’un Rapport Spécial sur l’Océan va permettre, pour la première fois, de construire une vision intégrée des impacts des changements climatiques sur l’Océan, et du rôle de l’Océan sur le système climatique lui-même. Il devrait également dresser un état des solutions et des politiques publiques à mettre en œuvre pour les régions côtières et insulaires les plus vulnérables.

 

La Plateforme Océan Climat poursuit son action pour que l’Océan soit pris en compte dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris et prépare de nouvelles propositions pour la COP 22 qui se tiendra au Maroc. La Plateforme participera activement à la réunion du Comité de la Protection du Milieu Marin de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), qui aura lieu à Londres du 18 au 22 avril. Elle exhorte les pays membres de l’OMI à mettre en place d’un système internationalisé de surveillance, de déclaration et de vérification des émissions de dioxyde de carbone conformément à l’engagement pris lors de la COP21 dans le cadre du Plan d’Action Lima Paris.

 

Source : Communiqué de presse Plateforme Océan et Climat du 18 avril 2016
 

Jeudi 7 avril 2016

Jeudi 31 mars 2016

Remise en route

La remise en route de l’OSC System a été dynamique par une solide brise d’Est de 25 à 35 nœuds plus l’OceanoScientific Explorer ”Boogaloo” s’écartait de l’abri de la Baie de Seine. Photo Jean-Sébastien Pouet (V1D2)

Samedi 27 février, l'OceanoScientific Explorer ”Boogaloo” a repris la mer à Ouistreham (Normandie), au terme d’une longue période d’inactivité scientifique et de maintenance, qui a duré huit mois à Caen, dans le périmètre du chantier V1D2 dirigé par Marc Lefebvre. Pendant ce temps, l’OSC System a été contrôlé chez SubCtech (Kiel - Allemagne), par Stefan Marx en personne, l’inventeur d’un capteur pCO2 particulièrement performant et le concepteur de l’OSC-Water et de l’OSC-Core, éléments essentiels de l’OSC System qui ont été développés en collaboration avec les partenaires historiques du Programme OceanoScientific : IFREMER (données océanographiques) et Météo-France (données atmosphériques). L’OSC System a également fait un séjour durant l’hiver à Port-La-Forêt, au siège de la société Mer Agitée de Michel Desjoyeaux, où le Docteur Dimitri Voisin a contrôlé l’OSC-Software et corrigé quelques bugs de jeunesse de la version en usage actuellement. Au terme de cette navigation, la préparation a repris à Caen, en prévisions des expéditions programmées ces prochains mois.

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